Joli mois de Mai. quand reviendras-tu ? (*)

Ce vieux refrain dont le titre me rappelle immanquablement la chanson de Barbara, marque le retour des beaux jours.

Gamin, je l'attendais avec impatience. Il était synonyme de pique-niques dominicaux, de parties de pêche familiales, de fin d'année scolaire approchante. Lycéen adolescent, il permettait de commémorer le grand chambardement de 68 par une bonne petite grève. Politiquement nous n'étions peut-être pas au top, mais nous en profitions pour rencontrer les lycéennes (c'était la préhistoire, pas de lycée mixte). Salarié, c'était le mois des ponts à répétition et des viaducs de Millau. Bref, je l'adorais ce mois de Mai.

Mais voilà les temps changent. Pour moi, comme pour tout free-lugeur à luzerne, il annonce dorénavant la fin de la saison de ride. Seuls les riders équipés pour la randonnée et des mollets qui vont avec, ont quelques semaines de sursis. Pour les autres, plus de pentes enneigées, fermés les télésièges, en cale sèche les télécabines, fini le planter du bâton, terminée la rentrée du genou, révolue la flexion-extension.

Bien sûr les plus fortunés d'entre nous ou les professionnels, iront patienter dans l'hémisphère sud. Mais pour le commun des riders, rien, nothing, nada, que dalle, peau de zob, quedtchi. Il faut passer à autre chose, remplacer le vin chaud par le rosé bien frais, la pompe flex 130 par les tongs, le collant polartech par le string (pour la plage je préfère le string, sinon caleçon), les fats par la planche à voile, une vraie petite mort.

Malheureusement, ce mois de mai 2008 sera doublement funeste. Il marque également le premier anniversaire de l'élection du bas du cul élyséen. Encore quatre ans, ça va être long. Dire qu'on a le même âge, le parvenu et moi. Putain, ça fout les boules. C'est pas possible, on ne doit pas vivre tous les deux sur la même planète. Ah si, on a un point commun, je ferais volontiers un brin de conversation à Carlita. Mais à part ça ?

La vie étant décidément mal faite, c'est aussi la fin du championnat de France de football. Encore que, cette année, on n'est pas fâché qu'il se termine.
Vous les Isérois car le GF38 monte en L1.
Nous les Parisiens car on y reste, pas mécontents d'avoir refilé la patate chaude aux cons sans gains.

Tiens, à ce propos, vous n'avez pas trouvé qu'ils avaient l'humour bump les Banderoles Boys. Personnellement, pour rendre l'humour bien gras et faire un petit doigt d'honneur à 18 millions de cinéphiles, j'aurais même ajouté "tarés, alcooliques". Ils n'avaient peut-être pas assez de tissu. Drôle d'époque que la notre. Dans les stades, on peut se traiter d'enculé à longueur de match. Mais "chômeur" voila l'insulte suprême, qui vous envoie directement en garde à vue.

  • Buvons le calice jusqu'à la lie, Mai c'est :
  • le début de Roland-Garros, la machine à torticolis;
  • le grand-prix de Monaco, moi aussi je veux rouler à plus de 50 en ville;
  • le deuxième tiers, je m'en fous je suis mensualisé;
  • les seins de glace, pour les proverbes à Pierrot;
  • les défilés interminables de la République à la Bastille avec les collègues de la section;
  • et j'en oublie.

Je HAIS le mois de Mai.
Le mois prochain, je vous parlerai de Juillet. Je n'ai rien à dire sur Juin.

Pour les plus jeunes: Barbara - Dis quand reviendras-tu?

* Edito mai 2008 sur www.lapoudre.com