Une journée de merde

21, 22 et 23 novembre : belles chutes de neige sur les Alpes.
C'est dit, c'est vendu, le 29 je ferai l'ouverture aux deuz'. J'en profiterai pour faire un petit coucou à Pierrot, lui apprendre à skier doucement. Pourquoi faire 4 descentes quand il y a le temps pour s'en faire une tranquille. C'est la neige, pas la mine.

Un tour sur la toile, et hop les chambres d'hôtel et les billets de train sont réservés. J'envoie un e-mail au Pierrot pour organiser le rendez-vous, mais première embrouille, le nounours est à l'article de la mort, cloué au plumard par une pneumonie foudroyante et des bactéries virulentes. Tant pis, je ferai l'ouverture solo.

Vendredi matin, je vais au bureau en tenue de combat, l'équipement au grand complet, les skis de curé dans leur housse. Comme d'hab je me fais un peu chambrer par les collègues (voir ici). Une petite journée de boulot le coeur léger, un petit tour de TGV, et à 22 heures je suis à l'horizontale dans ma piaule d'hôtel face à la gare de Grenoble.

Samedi, réveil avant l'aube, bien tardive en cette saison. Petit déjeuner avalé, équipé de pied en cap, direction la gare routière. Sept heures 30, tout guilleret, je m'insère dans la queue qui serpente face au guichet des bus. 7H40 catastrophe, un gros irresponsable de la gare, nous annonce sans rire que la navette pour les deuz' est complète et le prochain départ sera à 13h45. Pas de problème, Ducon. En attendant on va faire un peu de shopping dans Grenoble, et on montera dormir en station, il parait que c'est bon pour les artères.

Heureusement, j'ai de la ressource, en l'espèce une bluecard qui fonctionne. Je trouve 2 autres riders motivés pour partager un tacot jusqu'à la station. Bilan de l'opération, 50 euros chacun, merci TransIsère. Arrivée à la station sous un beau soleil qui donne un moral d'acier. Ce regain d'optimisme est de courte durée. Joe le taxi, s'arrête au niveau du Jandri express, et nous annonce bille en tête qu'il ne peut pas aller plus loin, qu'il n'a pas les pneus pour. Restons calme, c'est parti pour 600 mètres de pédibus avec tout le barda sur le dos jusqu'au secteur pied Moutet.

Rendu à l'hôtel, je pose ma brosse à dents, passe un coup de fil à Giscard, chausse mes mocassins salomon. Retour au Jandri express, toujours à pinces, car en ce jour d'ouverture les navettes sont gratuites, mais seulement quand elles passent.

Après 20 minutes de queue à la caisse des remontées, j'ai le forfait 1/2 journée en poche. Cinq minutes d'attente, 11h30. Le soleil a disparu, une petite bise commence à monter. Je m'engouffre dans une cabine du Jandri express. 1000 mètres plus haut, la petite bise est devenue grosse bourrasque. La neige tombe à l'horizontale. Evidemment je l'ai jouée VIP, petites lunettes de soleil et pas de capuche. N'écoutant que mon courage, je décide de me faire une descente d'échauffement avant de jouer le deuxième tronçon et monter à 3200 mêtres.

45 minutes de descente plein pot, et je suis de retour au Jandri express à 12h45. Même pas le temps d'arriver au tourniquet. La dame des remontées sort de son cagibi et renvoie tout le monde à la maison. "On ferme, trop de vent, le télésiège du Village reste ouvert" claironne-t-elle, toute fière. Que faire face à tant d'adversité. Suivi de quelques fiers-à-bras, je tente un retour aux caisses afin d'obtenir le remboursement du forfait inutile. Quinze minutes de palabres plus tard, les forfaits sont remboursés, intégralement pour les 1/2 journées, et partiellement pour les journées complètes.

Voila les galères sont terminées, retour à l'hôtel et basta, me disais-je sous l'abri bus en attendant une hypothétique navette avec mes compagnons d'infortune.
La roue serait-elle en train de tourner ? A peine 2 minutes d'attente, Bébert et son omnibus se pointent.
"Nous allons au bout de la station" indiquons-nous au roi du trophée Andros;
"Je ne vais pas au Village, et de toute façon je termine dans 5 minutes" nous répond le Schumacher isérois;
"pas de lézard, nous allons à l'autre bout, coté pied Moutet".
En insistant un peu, nous montons à bord et c'est parti pour un tour de circuit.
Le gratiné dauphinois n'a pas compris que le principe d'une navette c'est de prendre les gens à un endroit et de les déposer à un autre.
Cet abruti préfère nous exécuter une démonstration de conduite sur neige façon Yvan Muller et passe en trombe devant notre arrêt de bus. Après une bonne engueulade, il nous pose finalement 200 mètres plus loin. Pour un peu, c'était retour case départ.

Quand ça veut pas, ...

Pour les cinéphiles : un petit bijou avec, entre autres, Richard Berry et Anne Brochet